dimanche 1 mai 2016

La laïcité et l’obligation d’exister

La laïcité est un mot dont la définition est floue, mais qu’on peut résumer par la séparation de l’État et des églises (au pluriel) et la liberté de penser.

Mais il vaudrait mieux préciser qu’il s’agit d’une séparation de l’État et des religions, ou mieux encore d’une séparation de l’État et de la croyance (au singulier), car l’État ne peut pas être dans la croyance, mais dans la rationalité, même s’il doit s’occuper de la croyance (croyance en tant que fonction mentale, et non comme contenu religieux).

Pour résumer, il faudrait avant de définir le terme de laïcité, savoir ce que l’on veut comme société, si on veut qu’elle soit rationnelle et dirigée par des représentants rationnels, qui ne s’occupent pas de croyances, mais de faits.

Qu’y a-t-il de laïc, de démocrate, ou même de religieux, en fait qu’y a-t-il de bon, de juste, de moral, d’éthique, et simplement d’intelligent, à imposer à quelqu’un d’exister, seulement d’exister, mais aussi pour lui faire subir la vie telle qu’on la mène soi-même, et souvent bien pire ?

Il existe trois types de liberté envisageables, la première est notre liberté motrice, la deuxième est la liberté sociale, la troisième une éventuelle liberté mentale. La laïcité est corrélée à la liberté, à la liberté des personnes dans une société donc à la liberté sociale, mais aussi elle parle de libertés de conscience et de penser.

Mais que représente cette liberté sociale alors que nous sommes tous contraints d’exister, et donc paradoxalement, contraints d’être autonomes et relativement libres ?

Et que signifie la liberté de penser alors que notre cerveau est un organe comme les autres qui produit la pensée, ainsi que l’influx nerveux, ou les sensations colorées, sonores, douloureuses, etc., comme le pancréas produit l’insuline.

(Pour les croyants : si vous aviez une âme elle serait du même acabit que votre cerveau, c’est-à-dire fournie complète clé en main donc excluant votre responsabilité dans sa nature et son fonctionnement, ce qui ne vous octroirez pas plus de libre arbitre que votre système nerveux ; quant à son immatérialité comment donc pourrait-elle interagir sans être matérielle puisque le principe matériel est l’interaction ?)

Les libertés de conscience et de penser ne peuvent être que la liberté d’exprimer ce qui provient de la pensée puisque la pensée est produite hors de notre contrôle. Mais cette liberté nous est déjà accordée dans l’article 19 des Droits de l’homme, il est donc inutile de la rappeler dans une définition de la laïcité.

Qu’est-ce que la notion de laïcité devrait recouvrir pour correspondre à ce qu’on en attend, mais dans un monde réel, et pas seulement selon une culture humaine qui est le résultat d’une évolution d’un animal qui traine comme toujours à intégrer ses dernières connaissances scientifiques sur l’univers et lui-même.

Laïcité qui doit donc au minimum intégrer l’impossibilité du libre arbitre et l’obligation d’exister qu’a chaque individu dans un monde de Droit ? Puisque nous avons inventé le Droit, pourquoi ne pas le respecter totalement ?

La laïcité c’est aussi la séparation de l’État et des églises, ce qu’il a été nécessaire de faire en raison des modes de gouvernement précédents où le roi était de droit divin. Cette séparation est due à un besoin de rationalisme jusque dans la gouvernance.

Ce qui signifie que nous (Français) admettons l’irrationalité, la croyance, chez les individus, mais pas au niveau gouvernemental. Mais jusqu’où va ce rationalisme gouvernemental ?

Pourquoi ne pas imposer le rationalisme chez les individus par une éducation stricte, et pourquoi ne pas combattre cette maladie de la pensée qu’est la fonction mentale croyance, car il s’agit d’une véritable maladie psychologique, une pandémie psychotique qui court chez presque tous les humains depuis des millénaires ?

Le fait d’enseigner à son enfant que la Loi divine est au-dessus de la loi de la Nation est franchement illégal, c’est une incitation directe au délit, voire au crime.

Liberté de procréer un être contraint d’exister pour devenir autonome et libre (mystère) !!! Procréer sans maitrise de la fabrication de l’existence générée, est exactement du même niveau que l’expérimentation du docteur Frankenstein, c’est aussi monstrueux. Et c’est d’autant plus monstrueux que cette monstruosité s’est répliqué par dizaines de milliards chez des êtres qui osent se qualifier d’intelligents.

La liberté de penser alors que vous êtes contraint d’exister et que votre cerveau est un organe comme les autres, un automate, que vous n’avez pas plus désiré que la vie, et dont vous n’avez pas le contrôle ni de sa puissance, ni de ses capacités, ni des fonctions dont il est pourvu ou pas, et pas plus des connaissances et de la culture qui vont lui être instillées.

À tout instant, l’intégration mentale s’effectue hors de votre contrôle conscient, la conscience étant elle-même un mécanisme, le cerveau fonctionne, la pensée en résulte et c’est toujours un mystère du moins pour ceux qui veulent y voir un mystère. Mais pourquoi les mécanismes de l’univers produiraient-ils des choses mystérieuses ?

La procréation sans contrôle est d’abord animale, puis nos capacités mentales ont eu besoin de la justifier par la religion, les dieux, et le paradis. Pourquoi ce besoin de justification ?

Tout croyant est pour une théocratie imaginaire, imaginée par lui, mais il n’est en fait que crédocrate. Il veut imposer sa croyance aux autres tout en pensant que son Dieu (inexistant, car impossible) doit être le maitre.

Un croyant ne peut être laïc, on en a la preuve dans le régime concordataire en Alsace-Moselle. Malgré la laïcité de la France théoriquement valable sur tout le territoire de la République, les religieux d’Alsace-Moselle ne demandent pas eux-mêmes à ce que la laïcité soit respectée, ils préfèrent conserver les prérogatives particulières à leurs départements.

Je suis convaincu d’avoir raison, signifie nécessairement que je suis convaincu que vous avez tort, puisqu’on ne peut avoir raison tous les deux. Ainsi pense le croyant. Conclusion, un croyant ne peut être laïc. D’où les dangers de la croyance dans une République démocratique supposée laïque.

Aucun croyant au monde, quelle que soit sa religion, n’admettra jamais que la loi de son dieu passe après la loi humaine. Comment imaginer qu’un croyant peut être laïc, puisqu’il met dans la balance une éternité au paradis contre une vie terrestre d’asticot qu’il impose à une personne, l’enfant qu’il fabrique à la Frankenstein, son propre enfant à qui il propose l’enfer en le contraignant d’exister pour son service ?

Une personne qui n’est pas laïque est une personne qui se fout de votre propre liberté d’exprimer votre pensée, vos idées. Un croyant quant à lui est infaillible en ce qui concerne l’existence de son dieu et la validité de sa religion. Comment discuter avec une telle personne ?

Il ne faut pas oublier que la non-laïcité c’est l’antilaïcité, c’est-à-dire le non-respect des autres. Le non-respect de la pensée des autres, pas plus de leur corps, c’est l’irrespect des personnes. La non-laïcité, c’est j’ai raison et vous avez tort, la seule manière de comprendre le monde correctement est la mienne, et seul mon comportement est correct, le vôtre doit être réformé, corrigé ou éradiqué.

Les croyants, qui participent à la Démocratie, sont-ils capables de faire la différence entre leurs croyances et les faits, puisqu’ils admettent l’existence de leur Dieu (qui n’est qu’une supposition et même pas une théorie) comme un fait avéré sans démonstration.

Comment peut-on qualifier d’omnipotent un être censé être infini et éternel, mais qui n’est capable que de fabriquer une chose aussi insignifiante (par comparaison) que l’être humain ?

Pour quelle raison un être omniscient, qui sait donc tout par définition depuis un temps infini, lui prend-il la lubie de fabriquer cet univers gigantesque pour quelques microbes humains qu’il va décréter libres en tout et même de faire son propre malheur quand il ne lui occasionne pas ce malheur dès la naissance ?

Vous lisez la Bible, le Coran, les Upanishad, si vous le voulez, je les lis également si je le décide, et je lis les fables de la Fontaine ou « Charly Hebdo » si je veux, et vous également.

Je suis heurté, blessé, par ce qui se trouve dans les écrits de la Bible et du Coran que certains prétendent des vérités, je le dis, mais je ne vais pas faire « sauter » les propagateurs de ce qui est pour moi une énorme insulte à l’intelligence, à mon intelligence.

Et de plus, quand j’étais enfant mes éducateurs m’ont inscrit de force dans le cerveau, dans ma pensée (vous savez ce truc qui m’appartient soi-disant en propre et qui permettrait si cela était possible d’utiliser ce fameux libre arbitre), ces récits religieux me faisant croire qu’ils étaient des vérités.

J’abhorre toutes ces tromperies sur la réalité que l’on a voulu me faire gober, alors que mon cerveau m’appartient. Je ne fais une guerre à la religion que par les écrits, que par l’ironie. Que les religieux qui prétendent propager bonté, justice, honnêteté, en fassent autant.

Soyez de francs et honnêtes religieux. Il est honnête d’être rationnel et donc de ne pas refuser les arguments valables, soyez-le pour mériter votre paradis, notre cerveau est fait pour être rationnel, la croyance est une maladie mentale admettez-le. Si le paradis existait je mériterais plus d’y aller, qu’un croyant qui passe son temps à flagorner son Dieu pour obtenir éternité au paradis.

Le mérite s’obtient par une conduite innocente, inconsciente du but, savoir (prétendre savoir) que paradis, enfer, et surtout, un dieu existent ne vous donne aucun mérite.

Puisque les religieux prétendent que le libre arbitre existe (sans démonstration) cela signifie que je dois conserver le mien pour penser et dire ce que je veux et j’obtiendrais ainsi mon dû en fonction de mon comportement et de mes actions,
et si vous avez vous-mêmes un libre arbitre ainsi que vos enfants, eh bien, mes actes ne devraient pas vous gêner le moins du monde, car le libre arbitre vous garantit de ne pas être influençable.

Sinon, comment pouvez-vous appeler libre arbitre une fonction mentale qui ne sert pas à vous garder libre de penser et vous préserve de l’influence d’autrui, et donc libre d’agir selon vos idées propres ? L’êtes-vous, libre de penser ? Vos enfants le sont-ils d’avoir été imposer d’exister avec un corps et un intellect non désirés, aux performances non désirées, dans un milieu non désiré ?

Les dieux sont d’infâmes dictateurs créateurs d’êtres faibles, souffrants, belliqueux, misérables, et toujours mortels. Capables de créer d’autres dieux ils ne fabriquent que des asticots. Mais ils n’existent pas et n’appartiennent qu’à l’imaginaire du croyant. Pourquoi donc un croyant voudrait-il d’une démocratie laïque ?

La liberté sociale est une liberté qui n’est pas que positive, car la liberté est limitée automatiquement par la liberté de l’autre qui est égale à la vôtre, cela devient donc une liberté de type bouteille à moitié vide ou pleine, positive ou négative selon le point de vue.

Par contre la liberté de penser et de conscience qui sont des libertés intérieures, purement mentales, ne sont que des libertés totalement positives en théorie, mais elles n’ont aucun sens ces libertés puisqu’elles sont impossibles, le cerveau étant un organe fonctionnant tel un automate, et c’est cet automate qui fabrique la pensée.

Personne, mécaniquement parlant, ne peut donc se prétendre être libre de penser ou de conscience, cette prétention étant due aux mécanismes du cerveau.

D’ailleurs le bébé étant une personne comment lui accorder la liberté de penser et de conscience, alors que son cerveau est vierge de significations culturelles, et qu’il nécessite donc pour entrer dans la société une culture qui doit être gravée par son entourage, parents prioritairement.

Il est selon moi et selon le rationalisme évident que l’enfant doit être éduqué dès sa naissance par des personnes compétentes sachant intégrer les bonnes informations et les bons comportements sociaux de façon à ce que le futur associé émancipé soit à même d’être libre de toute influence.

Cet enfant doit être en mesure de « décider » (résultat du hasard des intégrations des informations et comportements inculqués) par lui-même afin que les multiples « croyances » ne viennent pas perturber le fonctionnement de cette personne.

Puisque le libre arbitre est impossible et que l’éducation des enfants est indispensable pour les insérer dans la société, comment peut-on parler de laïcité véritable puisque nous sommes tous sous influence culturelle ?

Comment ne pas tomber dans le piège des religions anciennes et de nouvelles qui tenteraient de s’adapter aux connaissances scientifiques actuelles sur l’univers et nous-mêmes , par exemple le dessein intelligent ?

L’existence de quoi que ce soit n’est pas soumise à une croyance. L’existence de quelque chose est un fait ou pas, ce n’est pas par une décision personnelle que la chose existe.

N’importe qui peut croire à l’existence de n’importe quoi, mais ne devrait en aucun cas pouvoir imposer la croyance en cette existence et tout ce qui en découle à qui que ce soit. Ce n’est pas une question de laïcité, c’est une question de rationalité et de santé mentale.

Les Droits de l’homme sont la quintessence actuelle de la morale extraite des livres religieux, auxquels il manque de traiter la contrainte d’existence, mais bien évidemment on ne pouvait trouver ce thème dans la religion puisque la religion est justement faite pour « oublier » de poser la question de la contrainte d’existence.

C’est pour ça que le parallélisme est quasi parfait entre les Droits humains et la partie « bonne » des religions, et qu’on ne peut dire que les Droits de l’homme sont laïcs puisqu’ils n’améliorent pas la morale religieuse.

Osez parler, osez distribuer la discussion sur l’obligation d’exister et l’impossibilité du libre arbitre. Il n’y aura jamais de véritable laïcité tant que ces deux faits ne seront pas discutés ouvertement par l’ensemble de l’humanité. Devenez véritablement intelligent s’il vous plait !

Mon but n’est pas de proclamer à tout vent que le libre arbitre n’existe pas, mais de profiter du fait qu’il n’est qu’une croyance, donc incompatible avec la laïcité, pour lutter contre la peine de mort dans le monde, améliorer les conditions dans lesquelles sont incarcérés les prisonniers, et faire prendre conscience des défauts d’éducations liés à cette croyance.

Chaque mère et chaque père sont des gourous pour leur enfant. La croyance vient de ce problème insoluble si les éducateurs ne sont pas intimement convaincus de la laïcité (comment être laïc quand on est religieux ?) Car petit à petit ils doivent apprendre à l’enfant à être mentalement indépendant et critique, c’est-à-dire aussi libre que possible en intégrant des fonctionnalités neutres dans son cerveau.

Petite liste de professions, non exhaustives, qui ne devraient pas admettre de croyants dans leur rang sous peine d’erreurs directes de raisonnements incompatibles avec leur activité :
Les juges de pays laïcs
Les députés et sénateurs de pays laïcs
Les gouvernants de pays laïcs
Les philosophes
Tous les types de scientifiques
Les chercheurs en Intelligence Artificielle
Les psychologues et psychanalystes
Les sociologues
etc.

Un gouvernement laïc ne doit pas être de gauche ou de droite. La gauche communiste et la droite libérale sont des idéologies. La véritable laïcité interdit les croyances idéologiques comme les croyances religieuses pour un gouvernant.

Il ne s’agit pas de trouver le meilleur moyen de gouverner l’homme. Il s’agit de savoir quelle est la meilleure façon pour l’homme d’exister, de le contraindre à exister puisqu’il est contraint d’exister, et d’exister sur la planète. Personne ne voulant être gouverné. Il s’agit donc de trouver ce meilleur moyen et de tenter de conduire l’homme vers ce meilleur à partir de l’état actuel (délétère), si possible.

La démocratie et la laïcité ne peuvent pas s’étendre jusqu’à la liberté de procréer arbitrairement un être qu’il faudra proclamer libre. On ne peut pas choisir démocratiquement de saborder l’humanité en procréant de façon déraisonnable, ce que l’humanité a fait jusqu’à maintenant malgré la dictature générale qu’elle a subie la plupart du temps au cours des siècles.

Dans un pays laïc, l’orientation religieuse, sexuelle, ou autre comportement qui se pratique en privé, ne doit pas intervenir dans les délibérés des législateurs.

En ce qui concerne le mariage, il s’agit d’un contrat entre adultes. Pour ce qui concerne chaque enfant, il devrait y avoir un contrat natal, pour chaque enfant, passé avec les parents, quel que soit le nombre de personnes qui se déclarent parents, tuteurs, et la société. C’est un contrat natal par enfant, entre les tuteurs de l’enfant à venir, à concevoir, la société et les témoins du contrat.

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Avr. 2016)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/UhIBzCgtsWA)


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