samedi 30 avril 2016

L’Obligation d’exister

Je pensais que la notion d’obligation d’exister était évidente, mais comme il semble que ce ne soit pas le cas pour tout le monde, je vais essayer de préciser ma pensée.

Être obligé de faire ceci ou cela par la Nature ou d’autres personnes existantes, c’est devoir le faire sans que vous ayez donné votre accord. Votre existence est due à la fois à la Nature et à vos parents, ce n’est pas une demande de votre part, vous êtes donc obligé d’exister. Préexister à votre existence pour déclencher votre existence, ne serait-ce qu’une demi-seconde, ne veut bien évidemment rien dire. Le Dieu des croyants (chrétiens, musulmans, et autres monothéismes) est dans ce cas, il a été obligé d’exister puisqu’il est éternel, et pour le dire en passant cela annule sa déité. (Il y a des personnes qui font des dénis de compréhension, et pour ceux-là je ne peux absolument rien. La croyance est un « virus » intellectuel qu’un simple texte ne peut éradiquer du logiciel mental des personnes mal éduquées.)

Nous ne nous considérons plus comme des animaux. C’est-à-dire que nous choisissons d’accomplir ou ne pas réaliser certaines actions de notre pleine volonté. En ce qui concerne la procréation, les femmes font des enfants de leur propre gré. Et quand ce n’est pas de leur propre gré, la Loi et les femmes disent qu’elles ont été violées. Copuler et même actuellement enfanter, puisqu’il existe la contraception et l’avortement, ne sont pas des mécanismes obligatoires comme la respiration ou les battements de cœur, ce sont des actes soumis à la volonté. Ce qui signifie que les enfants procréés le sont volontairement par la femme qui les fabrique. Bien évidemment la personne fabriquée n’a pas donné son avis sur cette fabrication. Elle apprendra tout ça peut-être un jour si son éducation est correcte, si ses capacités intellectuelles le lui permettent, et si la durée de sa vie est suffisante. La vie en ce qui nous concerne, nous, êtres humains, n’est plus un mécanisme inéluctable. Nous faisons les enfants, les personnes, que nous voulons. Nous les fabriquons de toute pièce. Ces personnes sont des mécanos alimentaires, la science moderne le confirme. Cette fabrication provient de l’unique désir des existants. Les conditions générales, le milieu, les parents, le corps, l’intellect, les conditions de vie sont attribués aux personnes sans qu’elles aient leur mot à dire sur tout ça. Nous sommes des pions dont la morphologie, l’anatomie et les capacités sont imposées, et nous sommes introduits sur un plateau de jeu avec des règles, dont tout nous est également imposé. Bien entendu, en tant qu’être pensant sortit de l’animalité, cela remet en cause toutes nos coutumes, nos lois et nos droits provenant de l’évolution de nos anciennes habitudes animales. Les gens ne peuvent plus être considérés comme responsables d’exister, tels qu’ils sont, dans le milieu, la société, la culture, et avec l’éducation fournie. Et donc pas plus responsables de leurs actions, puisque leurs actions sont le résultat de leurs potentialités corporelles et intellectuelles fournies par d’autres, leurs parents, avec des règles de jeu imposées par d’autres. Il faut rajouter que non seulement notre cerveau nous est imposé, mais qu’il est vierge de toutes significations culturelles, ce qui permet bien évidemment de le remplir de quasiment ce que les parents et associés désirent et décident, mais comme personne ne maitrise l’éducation, eh bien pour simplifier, les existants ont inventé le libre arbitre pour punir les actions intempestives, installées par les fabricants incompétents, de celui qui n’a pas demandé à exister.

Il n’est pas normal de souffrir et de mourir, puisqu’il n’est pas normal d’exister sous forme consciente, la normalité étant la perpétuelle inconscience.

L’existence d’une vie quelconque est fabriquée à partir de la matière, et dure tant que cet assemblage se maintient, pour ensuite retourner à la non-existence. C’est un assemblage d’éléments hétéroclites matériels. La matière est constituée de ce qui interagit, et donc ce qui n’interagit pas, l’immatériel, est inconnaissable et n’offre aucun intérêt autre que spéculatif et romanesque.

Notre vie d’humain n’est pas différente dans ce domaine, mais elle nous agrémente nous humains de la conscience de la souffrance, de la conscience du malheur, de la conscience de la peur, et de la conscience de la mort, quant au bonheur, à la joie, au plaisir, ils nous sont dus et normaux quand les parents sont aimants, et il est donc totalement inutile d’en parler.

(Si vous ne souffrez pas dans votre chair au cours de toute votre vie, et que vous êtes insouciant de la souffrance des autres, donc ne souffrez pas de cette souffrance d’autrui, alors vous êtes soit un animal, soit un idiot, soit un sadique, certainement les trois à la fois.)

Nous sortons de la non-existence éternelle, pour souffrir, avoir peur de la mort, et retourner à l’éternelle non-existence. Quel intérêt a la non-existence de ce segment infime d’existence, qui vaut zéro dans l’éternité ? Aucun.

L’expérience de « toute » une vie (si infime) ne sert pas notre non-existence, et il en va de même pour la société humaine composée de ces milliards de vies infimes. La durée de la vie de l’humanité est infime, vaut zéro, dans l’éternité de la non-existence, et son expérience ne la sert pas dans la non-existence.

Qu’est-ce que l’obligation d’exister ?
L’obligation d’exister, puisqu’on ne peut demander soi-même d’exister, c’est qu’une personne (femme ou homme) prenne sur elle de vous imposer d’exister dans des conditions, corps, intellect, nature, société, milieu, culture, parents, et éducateurs, que vous n’avez pas plus demandé que l’existence elle-même.

Votre corps et votre intellect sont fabriqués par une personne qui n’est pas vous. Cette personne vous impose donc d’exister sans vous demander votre avis, ce qui est évidemment impossible, mais cela vous donne le droit dans un monde « intelligent » de poser quelques réclamations.

Corps et intellect sont conçus à l’aveugle dans l’utérus féminin par une personne qui ne maitrise que le déclenchement du processus de génération qui est ensuite automatique, très variable, et très peu fiable. (Le déclenchement n’est pas toujours voulu puisqu’il existe encore sur Terre le viol direct et le viol patriarcal, et d’autres procréations involontaires.)

Corps et intellect sont fabriqués selon des modèles qui nous sont imposés. Vous ne pouvez pas demander à l’avance un corps de superman, un intellect de génie, des ailes d’aigle, mesurer trois ou cinq mètres, vous nourrir de lumière, etc. À quoi rêvent les enfants, au superhéros? À quoi rêvent les adultes, à l’immortalité ?

Il faut également savoir que ces fabricantes peuvent facilement saboter le travail utérin de diverses manières (malbouffe, alcool, drogue, etc.), mais jamais l’améliorer.

Ensuite, ce corps débutant et cet intellect vierge sont placés dans un milieu qui vous est imposé également, avec tout ce qui l’accompagne et qui vous accompagnera votre vie durant.

Pour commencer vous aurez droit, si corps et intellect sont adéquats, normés, selon le potentiel que certains nomment inné puisque vous ne l’avez pas désiré, mais tout comme le reste d’ailleurs, vous aurez donc droit à une éducation forcée dans votre intellect vierge de significations culturelles.

En fait, vous ne ferez qu’enregistrer, car le seul moyen de vous enseigner quoi que ce soit est de disposer vos récepteurs, yeux, oreilles, et système tactile, essentiellement, dans la direction des choses que vous devrez acquérir, et qui vous seront nécessaires pour faire face à la Vie et la comprendre autant que possible.

Mais, personne, même le plus habile éducateur, ne maitrise la façon dont cet enseignement pénètre votre système nerveux. Bien entendu ceci est valable pour les connaissances, aussi bien que pour les fonctionnalités qui vont traiter ces connaissances.

Et encore une fois, il est très aisé de saboter le travail d’enseignement, car chacun dans votre entourage peut participer à ce sabotage, et impossible par contre de l’améliorer, car votre potentiel est votre potentiel, c’est-à-dire que pour un être intelligent le summum est le but qui devrait être atteint, toujours.

« dura lex, sed lex » Vous n’avez pas demandé à exister, mais déjà la Loi vous est imposée démocratiquement, sans votre voix, par ceux qui existent déjà, et avant cela par ceux qui n’existent plus, et même depuis fort longtemps.

Mais comme vous n’êtes pas des esclaves, c’est antidémocratique, eh bien, vous pouvez parfaitement aller voir ailleurs dans un autre pays, voire sur la Lune ou Mars (après obtention du passeport et des visas selon les cas) si vous pouvez obtenir de la nourriture gratuitement pour pérenniser votre corps.

Car, les cellules qui le constituent demandent constamment à se réparer et à se renouveler, et surtout beaucoup d’eau.
Donc, pas de travail, pas de corps, et, pendant que vous y êtes, bossez encore un peu plus pour protéger votre anatomie et votre pruderie, car il fait froid, et encore davantage si vous voulez un lopin de terre, et toujours plus si vous voulez agrémenter votre vie non désirée.

Maintenant que vous existez, autant vous occuper intelligemment, vous a-t-on appris. Et surtout pensez social, soyez empathique, compatissant, social. Aimez-vous les uns les autres, surtout les autres, enrichissez-les sans trop récriminer.

Le plus merveilleux est que les humains acceptent constamment d’être bernés par leur génitrice qui s’autoproclame « maman », mais c’est bien compréhensible puisque vous naissez vierges de significations culturelles et que vous subissez comme des oisillons la fameuse empreinte (imprinting) du protecteur initial.

Mais vous n’êtes pas bernés que par Maman. Toute la culture qui compose votre logiciel mental est viciée par des erreurs de compréhension. Par exemple : que votre intellect soit imposé lors de la construction ou par vos instructeurs, cela ne change rien, il vous est imposé. Alors comment peut-on parler de « libre arbitre » ?

À quel moment de la vaste saga humaine cette subtile arnaque du libre arbitre a-t-elle été inventée ?

Il faut dire que c’est pratique et beaucoup moins couteux (en apparence, et sur l’instant), de responsabiliser le fauteur de trouble contraint à l’existence et à l’éducation, plutôt que l’ensemble de ses éducateurs, eux également contraints, et donc toute la vicieuse société qui l’a engendré.

Et finalement après moult souffrances, dans un parcours rituel absurde et ridiculement court, vous mourez et payez, déjà morts, le lopin de terre, le cercueil ou l’urne qui contiendront vos restes. Et encore un impôt ! Après l’obligation d’exister, l’obligation de mourir, que beaucoup expérimentent d’ailleurs à peine viennent-ils de connaître les joies du mielleux amour maternel.

Madame, le fait de posséder des ovules vous donne-t-il le droit d’user, et même d’abuser de ce pouvoir pour contraindre quelqu’un à exister, à exister pour vous servir, et à exister dans n’importe quelles conditions de corps, d’intellect, et de milieu ?

Vous n’avez aucune « raison » valable d’imposer à quelqu’un d’exister. (Je parle de véritables et intelligentes raisons, pas de réflexes animaux comme la supposée pérennité de l’espèce, ou de prétextes idéologiques comme l’ambition nationale qui est une pure invention très secondaire mais grande consommatrice de remplaçants.)

De quelques manières que se produise la fabrication d’une existence, si elle est générée volontairement, elle est de la responsabilité de la génitrice. Dans le cas où c’est involontaire, comment la génitrice voit-elle la vie et ce que seront les questions (toutes les questions) d’un enfant non désiré sur cette existence doublement imposée pour lui alors qu’elle-même a subi un viol, donc dans un monde insane et sans sécurité pour les personnes ?

Et surtout cette existence n’a pu être fabriquée que pour le service intentionnel de la génitrice, quel que soit ce service. L’existence créée est donc soit un outil, soit un serviteur, voire un esclave, il n’y a pas d’autre alternative.

Pour que la Vie existe, il faut que l’univers ait fabriqué cette Vie. Comment s’y est-il pris ? Ça, c’est l’affaire des scientifiques, car il faut être très bien outillé pour sonder le cosmos et l’infiniment petit. Ce qui n’empêche personne de cogiter aux résultats qu’ils fournissent, puisqu’ils doivent vous rendre des comptes sur leurs travaux.

Les croyantes pensent, sans aucune preuve, mais pour une raison parfaitement malhonnête, qu’un dieu a créé l’univers et la vie. Cela a pour but de se débarrasser de la responsabilité générale de l’existence de leurs enfants.

Elles prétendent que ce dieu nous a créé nous les humains soit directement, soit en induisant l’évolution de la Vie par un mécanisme appelé Dessein Intelligent, ce qui revient au même puisque ce créateur d’univers est censé tout maitriser, étrange maitrise !

Mais aujourd’hui, pour que vous existiez, quelle que soit la croyance, il faut que quelqu’un, une personne comme vous, semblable à vous, vous ait obligés d’exister.

Une personne sensible, consciente, est responsable de ses actions, du moins aussi responsable de la même responsabilité qu’elle-même tiendra à vous inculquer. 

Cette personne est donc responsable puisqu’elle vous « vend » cette responsabilité, et il en sera de même pour vous si vous poursuivez ce processus vicieux de procréation sans raison pour l’être fabriqué.

D’un point de vue divin, compte tenu des potentialités de cette entité, imaginaire bien sûr, la fabrication d’un être sensible, potentiellement souffrant, facilement handicapé, et mortel, n’est pas explicable alors que lui-même est censé être parfait dans tous les domaines, corps, intellect, et éternité. (Comment pourrais-je être votre assassin si vous n’êtes pas tuable ?)

Il aurait donc fabriqué des quantités d’êtres chétifs, malingres, débiles, monstrueux mangeurs de vies, criminels par obligation, des monstres comparés à lui, moins que des asticots, des microbes ! Quelle compétence, quelle omnipotence ! Et nous serions ses enfants ?

Produire la Vie, c’est produire la misère, la souffrance, sans parler du mal, du crime, et de la mort, et c’est inexcusable.

Pour une mère humaine, sensible, consciente, capable de comprendre ce principe, c’est tout aussi inexcusable. La poubelle Terre n’est même pas saine, même pas propre, pas hygiénique du tout, elle est pleine de violence, belliqueuse, dangereuse, et vous osez déposer votre bébé dans ce berceau, Madame ?

Si vous êtes croyante, pourquoi ne dites-vous pas à votre dieu de nettoyer ses écuries d’Augias avant d’y installer votre petit ? Pourquoi faites-vous le jeu d’un dieu irresponsable, colérique, belliqueux, punisseur d’innocents, et tueur de nourrissons ?

Et, au fait, pourquoi n’attendez-vous pas d’être au paradis avant de procréer ?

Attendez donc d’être là-haut avant de songer à créer un enfant, en fabriquer sur Terre, c’est leur proposer l’enfer ! Puis, demandez à votre Dieu d’éduquer votre enfant puisqu’il est si compétent ! N’a-t-il pas raté les premiers dont il a débarrassé sans honte son paradis alors qu’ils n’avaient pas, pauvres innocents, quémandé d’exister ?
Et, au fait, à quoi cela sert-il d’exister ?

Mais si vous n’êtes pas croyante, Madame, demandez à vos gouvernants de récurer et désinfecter la chambre de bébé avant d’y installer votre petit, si vous osez encore en fabriquer un après cette lecture.

N’hésitez pas à insister, car ils ont besoin de chair à boulot, de chair à impôt, et de chair à canon. N’oubliez pas que vous êtes les maitresses du jeu de la Vie.

Je répète : « Mesdames, vous êtes les maitresses du jeu de la Vie »

Ce n’est pas le bonheur d’un seul individu, ou même de milliers, qui compte, c’est le malheur d’un seul. Personne ne peut prendre le risque de fabriquer une seule existence malheureuse. Êtes-vous chef des armées, Madame ? Fabriquez-vous des petits soldats, en estimant les dégâts et pertes sur votre propre bambin ?

D’autant plus que cela peut tomber sur vous, car bon nombre de femmes écopent d’une pathologie en imposant à une autre personne d’exister. Eh, Madame ! Si vous êtes un individu responsable et sensible, cela fera au moins deux malheureux d’un coup.

Contraindre quelqu’un à exister chez vous n’est pas une invitation, c’est un ordre, l’arbitraire d’un d’esclavagiste. Quand on oblige quelqu’un à faire quelque chose qu’il n’a pas décidé ne faut-il pas en subir les conséquences ?

Quelle raison y aurait-il d’aimer ce que l’on nous impose, et donc d’aimer la vie ou la patrie, ou encore ses parents ?

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, mon propre enfant, comment défaire sa souffrance ? »


Faim
E. Berlherm (Nov. 2015)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/n1z0O8pZuYI)