dimanche 1 mai 2016

Le rationalisme et l’obligation d’exister

Le rationalisme est une manière d’envisager l’analyse du monde sans écueil pour la raison, sans blocage issu de la personne qui envisage le monde.

Un rationaliste est quelqu’un qui ne bloque pas ses futurs raisonnements par un raisonnement personnel quelconque ni par aucun autre, et venant d’aucune personne, raisonnement qui pourrait le conduire dans une impasse intellectuelle, lui, mais surtout d'autres personnes plus jeunes, ou moins armées intellectuellement.

Raisonner, c’est douter, un rationaliste doute, cela fait partie du raisonnement. Mais ce n’est pas réellement du doute, c’est de la remise en question rationalisée, puisqu’il sait que le cerveau, son cerveau, n’est pas un mécanisme parfait et fiable qui possèderait toutes les connaissances et rendrait un jugement absolument vrai.

Quand un mot est dit, il l'est dans le contexte du cerveau et de la pensée de l'émetteur, et quand ce mot est entendu, il l'est dans le contexte du cerveau et de la pensée du receveur. Les contextes étant différents, pourquoi et comment, et par quel miracle les mots auraient-ils le même sens ?

Il n'y a pas différents courants de rationalisme, il n'y en a qu'un. Les (véritables) rationalistes n'entreront jamais en guerre les uns contre les autres.

La logique et le rationalisme doivent être comme des langues maternelles, elles ne doivent pas être apprises plus tard comme de secondes langues. Une langue maternelle se pratique par les significations. Une seconde langue se pratique par synonymie de mots et de phrases, c'est une façon de parler différée, difficile à maitriser.

La raison, ou plutôt le raisonnement est un apprentissage, si cet apprentissage n'est pas fait méticuleusement par les éducateurs, l'irraison finit toujours par se glisser dans une faille.

Le rationaliste doit décrire la « pensée » en premier, puis l'univers, la matière, la Vie, la société, l'humain, la personne, aussi exactement que possible.

Pendant que ce travail s'effectue, car il ne peut attendre l'aboutissement de ce job titanesque, le rationaliste humaniste (un vrai rationaliste ne peut qu'être humaniste) doit dire tout ce qu'il sait, tout ce qu'il a compris à tous, car il ne peut rester insensible aux souffrances d'autrui.

Le rationaliste doit proposer sa solution pour passer progressivement de l'état social actuel du monde à la forme utopiste qu'il envisage pour la société et chaque être humain.

Au cours de mon étude j'ai appris au moins ceci : la pensée est basée sur la mémoire, il n'y a rien d'autre que de la mémoire, les sensations sont mémoires, la conscience est mémoire, toutes les connaissances et fonctions mentales sont mémoires.

Cette mémoire est matérielle, un système structurel essentiellement constitué de réseaux neuronaux. La pensée est donc matérielle.

Le libre arbitre n'existe pas, il est impossible, ce qui ne m'empêche pas de comprendre et d'écrire ce genre de phrase.

Nous pouvons construire des machines, fonctionnant bien mieux que l'être humain, beaucoup plus performantes, beaucoup plus libres, quasi immortelles et sans limites de taille. Leur fabrication est inéluctable, car aussi inéluctable qu'une superarme, qu'un superoutil, qu'une superaide pour l'humanité.

L'animal est une machine limitée, l'homme est un animal qui est voué à disparaitre de lui-même par compréhension ou par son ineptie. Il choisira son arrêt volontaire s'il comprend que la « liberté d'imposer » l'existence à autrui est un paradoxe en contradiction avec les droits et la liberté qu'il revendique pour lui-même.

En ce qui me concerne, moi l'auteur, je vous conseille de dépeupler drastiquement cette Terre, berceau de l'humanité, de vos concitoyens par le simple moyen de ne pas en rajouter tant que la planète n'est pas assaini, ça ce serait moral (ensuite à vos descendants de voir).

Et tant que vous ne l'aurez pas fait, ne sortez pas de grands mots sur la moralité et l'humanisme, car vous mentiriez. Toutes les religions, surpeupleuses et pseudomoralistes à la fois, mentent éhontément.

Il y a autant de manières d'analyser le monde qu'il y a d'êtres humains, mais il n'y en a que trois générales. Ces dernières se servent des modes de penser humaines, que nous possédons tous peu ou prou, qui sont la raison et l'imagination, associées à la certitude et l'incertitude.

Ces trois manières d'analyser le monde sont la croyance, l'agnosticisme, et le rationalisme.

L'agnosticisme est intermédiaire entre la croyance et le rationalisme. L'agnostique dit que toutes les inventions, les myriades d'inventions qui sortent de l'imaginaire humain, qu'on lui propose, « existent peut-être ou pas », il n'en sait rien et affirme qu'il ne prend pas position.

L'agnostique est une personne qui comprend les raisons du rationaliste en ce qui concerne l'impossibilité des dieux et l'absurdité des religions, mais qui se ménage une porte de sortie pour plusieurs raisons, dont l'essentielle est qu'il veut imposer à quelqu'un d'exister, mais n'a pas encore pris conscience du paradoxe des Droits humains.

Ce paradoxe est la « liberté d'imposer » l'existence à autrui, ce que l'animal et l'idiot font sans réflexion aucune. Comme le croyant, il cherche à rationaliser, dans un subconscient très flou, l'existence et les raisons d'imposer l'existence à autrui.

La normalité est ce que fait, ce que vit, la majorité des humains. La moralité est un concept inventé par la majorité des humains, ce concept fait pour gérer la conduite sociale.

Quand la moralité contredit la normalité, la coutume, c’est la normalité qui prend le pas sur la moralité, à tel point que le sujet qui contredit la moralité est passé sous silence, même quand il s’agit de la plus importante des actions humaines, la procréation…

La procréation est immorale, elle contredit les concepts de liberté, elle est une mise en danger de la vie d’autrui, elle est la servitude d’autrui, et elle est un crime sur autrui. Dans la procréation on fabrique un autre pour servir. C’est un énorme problème en soi, mais on y ajoute la non-maitrise de la procréation.

Autrui est considéré comme un serviteur qui n’aura aucun mot à dire sur le corps, l’intellect, les tuteurs (parents), le milieu, la société, la culture, et les lois. En tout cas, on fera tout pour le berner, puisqu’on a été berné soi-même, et qu’on fera tout pour que cette soumission à la culture générale soit passée sous silence. Ce qui s’appelle la « croyance ».

Dans la croyance, il y a divers contenus sur la planète et selon les époques, et il y a surtout cette fonction mentale (croyance) qui sert à brider sa propre rationalité, et surtout celle des autres par la soumission, la force, l’extermination, quand ils font mine de refuser les contes à dormir debout maintenus au plus haut niveau gouvernemental.

Est-il moral, est-il éthique d’imposer à quelqu’un d’exister, et d’imposer d’exister dans des conditions que vous ne maitrisez absolument pas ?

Non, ce n’est pas moral ni éthique, c’est normal, c’est totalement absurde et donc totalement idiot pour un être supposé intelligent de fabriquer une existence sensible, intelligente, consciente, et mortelle, totalement stupide et immoral, criminel de fabriquer cet être sans aucune maitrise, totalement à l’aveugle, tel un docteur Frankenstein, un Mengélé expérimentateur.

L’idiot ou l'animal font ce que leur corps leur demande, leur commande, sans se préoccuper de l’autre. L’idiot crée une existence, déclenche une existence, et pour se disculper auprès de cette personne il rationalise son geste en inventant des sornettes. Ces sornettes s'appellent les religions.

L’existence de quoi que ce soit n’est pas soumise à une croyance. L’existence de quelque chose est un fait ou pas, ce n’est pas par une décision personnelle que la chose existe.

N’importe qui peut croire à l’existence de n’importe quoi, mais ne devrait en aucun cas pouvoir imposer la croyance en cette existence et tout ce qui en découle à qui que ce soit. Ce n’est pas une question de laïcité, c’est une question de rationalité et de santé mentale.

Le principe conscient du rationaliste est « je sais que je suis faillible dans tous les domaines », au contraire du principe inconscient du croyant qui est « je suis infaillible en ce qui concerne mes dieux et mon livre sacré ». Pour le reste, le croyant sait raisonner dans la mesure de ses possibilités comme le rationaliste et l'agnostique.

Le problème avec la majorité des humains est qu’ils ont compris qu’ils étaient hors animalité, mais qu’ils n’avaient pas compris qu’ils en étaient sortis, donc qu’ils en venaient. Ils ont rationalisé leur comportement animal tout en niant cette appartenance.

Si les rationalistes sont unis par leur système de compréhension, c'est tout le contraire avec les croyances qui dépendent des compréhensions de chacun, il y a probablement autant d'interprétations et de compréhensions des religions, qu'il y a d'humains !

Le véritable rationaliste pense que tout entre dans le champ du rationnel, rien n'échappe à la raison puisque tout est matériel donc sujet à expérimentation. L'imaginaire, également appelé le spirituel par les croyants, se situe dans le champ matériel de la pensée ; il est donc un sujet d'analyse correct.

Si j’étais pessimiste, je ne parlerais pas, je me tairais, et j’observerais l’inéluctable. Mais je fais la description du monde dont l’homme fait partie, l’optimisme ou le pessimisme ne sont pas rationalistes, et je tente d'en être un correct.

Puisque j’ai été impliqué dans une action, l’action de vivre, sans mon accord, j’ai bien évidemment le droit de demander des comptes à ceux qui m’ont impliqué et à leurs associées, la société mondiale en ce qui me concerne, les lois mondiales m’y autorisent. Je vous en parle par bonté d’âme, pour ceux qui n’ont jamais pensé à faire cette démarche, pourtant si évidente.

Ce n’est pas en se leurrant qu’on va changer le monde. Je regarde ma télé tous les jours. Les humains sont en guerre les uns contre les autres depuis toujours. Pourquoi ? Nous pourrions être 7 millions, ou mieux 7 milles, et vivre à peu près correctement quoique sans raison. Non, nous sommes plus de 7 milliards et certains pensent à en mettre autant sur Mars.

Pourquoi, puisque la vie ne sert à rien ? Pourquoi créer une existence ? Pourquoi se prendre pour un dieu créateur d’existence ? Pourquoi avons-nous inventé des dieux créateurs ? C’est simple, pour se débarrasser de nos culpabilités de création d’existences sans raison, sur lui ? Après la mort, tout sera réglé ! Et ceux qui iront en enfer alors ?

Car ces gentils croyants ont même inventé un enfer pour nous y envoyer si nous les contredisons. Pourquoi créer nos existences, si c’est pour nous menacer de l’enfer ? Pas de vie pas de risque. Merci mamans, merci papas, merci sociétés et merci les dieux innombrables inventés pour justifier stupidement la génération de la Vie et de chaque vie, en particulier l'humaine !

Pour un rationaliste une église est l’équivalent d’une écurie à licorne. Imaginez son étonnement. Toujours, à tout jamais, les gens mis au monde sans leur accord auront un droit de regard sur la culture que l’on déverse dans leur cerveau.

N’est pas humaniste (rationaliste, agnostique, croyant) celui qui crée une existence sans réfléchir aux conséquences de la création de cette existence, sur cette existence elle-même.

Toute existence sensible a le droit de naitre saine de corps et d’esprit. Un véritable humaniste, donc un honnête humaniste, peut-il assurer qu’il va créer une existence sans tare physique ou mentale ? Aucun père, aucune mère ne sont donc humanistes, ils ne font que le professer.

Un véritable rationaliste qui ne s'est pas encore posé la question de l'obligation d'exister a une grosse lacune dans son système de raisonnement, puisque cette question est la première question, concernant l'action, et pas n'importe quelle action,
l'action la plus importante de tout être humain, qu'il doit se poser impérativement et d'autant plus sérieusement qu'elle implique autrui, cet innocent dont vous désirez lancer la fabrication sans la maitriser.

Quand cela implique la santé mentale et physique d'une personne le futur être qui n'a pas son mot à dire dans son existence, un rationaliste peut-il dire « je dois, pour la société (ou pour quelques autres raisons), malgré tout lancer la fabrication d'une existence même si elle risque d'en souffrir toute sa vie. »

Analyser l'univers, le monde, l'humain, la société humaine, mécaniquement, techniquement, logiquement, rationnellement, puis tenter de comprendre comment l'être humain et la société peuvent s'intégrer sensiblement, émotionnellement, à cette description, conduit à une aporie.

La raison et la vie ne vont pas ensemble, et pourtant la vie a inventé la raison.

Les Droits de l'homme viennent de la sensibilité humaine et d'une raison qui n'est pas allée au bout de son raisonnement. « La création d'une existence ne sert que ceux qui existent déjà. Or personne ne maitrise cette fabrication faite à l'aveugle. »

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Févr. 2016)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/7mMkNjtFq7o)


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