dimanche 1 mai 2016

La croyance et l’obligation d’exister

La Vie est un mécanisme, un automatisme engendré par l’univers. Comment un mécanisme, un automatisme, peut-il induire la croyance, aussi bien la fonction mentale elle-même que les multiples contenus religieux imaginés dans le monde ?

On peut imaginer que cela a quelque chose à voir avec l’obligation d’exister pour la pérennité de la Vie.

On ne peut oser créer une existence que parce que l’on sait que l’on va pouvoir la berner sans problème, puisque la personne créée nait vierge de significations culturelles. Mais à force de berner l’enfant, c’est l’humanité entière qui est bernée, cela s’appelle les croyances.

La fonction mentale croyance est une fonction qui s’oppose à la raison. « Raisonner », c’est chercher et apporter des arguments à une théorie sans chercher à la valider à priori, sa validation ou son invalidation se fera par les arguments.

« Croire », c’est valider cette théorie avec certitude absolue, et dénier, plus ou moins imperturbablement, l’existence des arguments qui démontrent sa fausseté.

Un croyant a l’intellect figé sur le choix qu’il a fait, oubliant qu’un seul petit argument contradictoire suffit à invalider n’importe quelle théorie.

« Ce croyant s’est donc lui-même déclaré infaillible. » Le croyant croit en sa propre infaillibilité. Dans une religion, c’est plutôt étrange, puisque la plupart d’entre elles (toutes !) prônent l’honnêteté, l’humilité, et la modestie.

La croyance doit être consciente, sinon il ne s’agit que d’un automatisme de base. L’enfant n’est pas croyant, il a simplement subi l’endoctrinement parental et social. Naissant vierge de signification culturelle, il s’imprègne des actions parentales puisqu’il ne peut faire autrement qu’enregistrer le modèle présent devant ses yeux et ses oreilles.

Le comportement religieux dans son environnement direct devient, au même titre que la langue maternelle, le fondement de sa culture. Son intellect en est totalement imprégné. Le principal de cette culture tient en quelques mots, dans le respect des parents, de la culture elle-même, et de sa patrie.

Pour qu’il devienne véritablement croyant, cet enfant devra faire un acte conscient d’acceptation, et devant les autres de préférence. Ce n’est plus de l’endoctrinement, il s’agit d’un rite de passage avec intronisation publique rendant extrêmement difficile le reniement.

Le mot croyance est utilisé à tort et à travers par tout le monde. Il est utilisé comme le verbe faire, ou le mot truc, quand on parle de manière floue, ce qui est le cas la plupart du temps. « Je crois qu’il va faire beau demain », devrait être remplacé par « je suppose qu’il va faire beau demain » ou « j’ai l’impression qu’il va faire beau demain ».

Croire qu’il va faire beau n’est pas une croyance qu’on peut comparer à la croyance religieuse. Qu’il fasse beau ou moche, nous savons parfaitement que nous allons le savoir le lendemain. Tandis que le « demain » du croyant fait partie de sa croyance, c’est après la fausse mort qu’est la mort matérielle du vivant, dont il prétend qu’il a la certitude de son existence.

C’est sur ce lendemain de la vie qu’est la certitude du croyant. Le croyant a besoin de ce lendemain pour se disculper de la faute qu’il a faite (ou qu’il va faire) en mettant son enfant dans ce monde de misère. « La vie que je t’ai donnée n’est pas belle, mais le paradis t’attend si tu te conduis bien avec moi ! »

La plupart de nos pseudocroyances sont simplement de la confiance pondérée. Par exemple, je n’ai jamais vu d’ornithorynque et jamais vu de licorne, pourtant je fais tout à fait confiance à l’existence de l’ornithorynque qui est pourtant un animal beaucoup plus improbable qu’une licorne.

De la même façon, je fais confiance aux spécialistes techniciens, de la vie quotidienne, qui ont des connaissances plus étendues que les miennes dans leurs domaines. Idem avec les connaissances des scientifiques, qui sont eux aussi des spécialistes.

L’existence de quoi que ce soit n’est pas soumise à une croyance. L’existence de quelque chose est un fait ou pas, ce n’est pas par une décision personnelle que la chose existe.

N’importe qui peut croire à l’existence de n’importe quoi, mais ne devrait en aucun cas pouvoir imposer la croyance en cette existence et tout ce qui en découle à qui que ce soit. Ce n’est pas une question de laïcité, c’est une question de rationalité et de santé mentale.

Il y a du mérite à se conduire bien sans espérer quoi que ce soit, et aucun à se conduire bien en espérant une récompense formidable, le paradis. Une signature obtenue avec un pistolet sur la tempe n’a aucune valeur. Signer pour le paradis avec l’enfer sur la tempe n’a aucune valeur.

Les contenus religieux, base des religions, sont innombrables, mais beaucoup moins que la littérature mondiale dans les autres domaines. Nous avons, tous, une propension à nous raconter des histoires, dont pas mal de fictions romanesques et de contes en tous genres.

Pour n’importe quelle religion, tout ce qui est raconté dans les autres religions n’est que de la littérature sans fondement, ce qui fait que globalement tous les textes religieux sans aucune exception sont considérés, d’un point de vue démocratique, par l’ensemble des humains comme de simples romans.

Si l’on faisait voter l’humanité pour valider les textes religieux, on obtiendrait pour chacun d’entre eux une large majorité les rapportant à de la simple et mauvaise littérature.

La « fonction mentale croyance » est une sorte de virus logiciel qui bloque la pensée sur un contenu religieux plutôt qu’un autre.

Ce contenu est culturel, c’est une imprégnation, je crois en ce que me disent mes parents et mon entourage direct, mon cerveau est imprégné de leurs explications du monde, ce qui est facile à réaliser sur la mécanique mentale du bébé qui nait vierge de significations culturelles.

Quelles que soient les raisons invoquées pour la mise au monde d’un être, ça ne peut concerner que la personne qui le conçoit. Même si l’enfant que vous créez devait naitre immortel dans un paradis sans aucun risque, la question de la dictature et des raisons de cette création resterait posée.

Les capacités du cerveau lui permettent d’analyser les raisons de l’existence. Cette analyse lui permet de comprendre l’inutilité de l’existence et donc l’inutilité de la procréation. Évidemment, ceux qui ne procréent pas disparaissent avec leurs idées, et seuls subsistent ceux qui ont inventé une raison à la pérennité de la vie.

C’est pour cela que partout dans le monde on retrouve les idées d’immortalité et de paradis, et accessoirement la notion de libre arbitre qui rend responsable chaque personne, et même responsable de sa propre existence…

Tout doit être pardonné, car le libre arbitre n’existe pas (voir la démonstration). Cette pseudocapacité humaine est une invention très ancienne des croyants. Elle est une croyance commune sur Terre utilisée encore de nos jours par les nations dites laïques (mystère et misère de l’intellect humain. Stupides humains qui imposent l’existence, donc le libre arbitre qui l’accompagne !!!)

Tout ce qui se décrit est du domaine de la science, et, puisque la pensée peut se décrire, elle est un domaine de la science, la pensée et tout son contenu évidemment. La religion, tout ce qu’elle produit, qui est une berlue de la pensée, ne peut donc échapper à la science et à son analyse.

Un dieu capable de produire l’univers, capable, petitement, de noyer le monde humain qu’il a fabriqué auparavant, donc capable de se manifester par des signes évidents, dieu qui se fait connaitre par la parole, parole dévoilée dans une pseudotélépathie (la prière),
ce dieu qui ne veut pas se faire connaitre directement par la vision, et le toucher, et autre sens, est une invention d’hurluberlus qui cherchent à berner. Mais pourquoi veulent-ils berner ?

À quoi servent les religions avec leurs contenus, à quoi servent les dieux, et surtout « la fonction mentale croyance » ?

Tout cela sert à expliquer aux enfants pourquoi on leur a imposé d’exister alors que ça n’était pas nécessaire, et aux femmes pourquoi elles doivent continuer d’enfanter quand elles peuvent en mourir ou en récolter une pathologie plus ou moins handicapante.

La vie est courte, malsaine, belliqueuse, ton corps et ton intellect ne valent rien, mais ça n’est pas grave puisque la vie est courte et qu’ensuite il y a le paradis, et tu vas bientôt être immortel.

Madame, faire un enfant avec deux chances sur mille d’en mourir, au mieux, cela s’appelle du quasi-suicide, ce qui est, il me semble, interdit par la religion. Monsieur, imposer à sa femme ce risque de deux chances sur mille d’en mourir, au mieux, est un crime.

Dans le monde, il existe toutes les variantes religieuses sur ce thème. L’invention de l’écriture a permis de fixer les variations. Mais si les signes ne changent plus, par contre l’interprétation de ces bouquins, foisonnant d’inepties, dépend évidemment du lecteur.

Car comme chacun sait l’interprétation dépend de l’expérience de celui qui lit ou entend. Il y a donc autant de religions différentes qu’il y a d’êtres humains religieux.

Le plus amusant sont les contradictions de ce système : pour imposer aux enfants le respect envers les esclavagistes que sont les parents, qui n’hésitent pas à jouer à la roulette russe sur la tête, le corps de leur propre rejeton, ils rajoutent les multiples menaces, de dieux qui surveillent, de diables qui attirent pour faire le mal, et l’enfer pour y vivre une éternité dans la souffrance.

(Mais pourquoi diable ce Diable vous punirait-il de ce que vous faites alors qu’il n’est pas contre vous, mais contre Dieu qu’il veut remplacer (vizir à la place du vizir) ?)

La fonction mentale croyance est une sorte de virus logiciel, elle bloque la cogitation, et ça n’est pas compliqué à réaliser puisqu’elle est implantée dans un cerveau vierge de significations culturelles. Un enfant gobe tout, puisqu’il est « imprégné » comme les oisillons de Conrad Lorenz. La preuve très simple à donner est la langue maternelle, impossible d’y échapper.

Il est facile de déduire de tout ça que ce système culturel de religions et de croyances sert à la reproduction, donc à la Vie, car aucun être réellement intelligent ne peut, ne serait-ce qu’imposer à quelqu’un d’exister, et encore moins d’exister dans des conditions et avec un corps qui ne sont pas maitrisés lors de la fabrication.

L’évolution nous a fabriqué avec nos gros cerveaux capables de décrire et d’analyser finement le monde. Le problème est que si on en sait trop on arrête de se reproduire, alors l’évolution a fait la croyance qui bride notre analyse correcte du monde.

Maintenant que nous suroccupons la planète, il faut débrider nos gros cerveaux. Il faut supprimer les croyances qui nous font nous reproduire comme des lapins pour des raisons foireuses. Il n’y a ni âmes, ni dieux, ni paradis, ni éternité, ni libre arbitre… mais il faut le savoir pour se modifier.

Il est recommandé de connaitre aussi intimement que possible, en utilisant méthode, logique, raison, le fonctionnement de la pensée puisque nous la trimbalons avec nous. L’objet d’étude est donc à notre portée, puisque constamment avec nous.

Quelle que soit la manière dont vous vous y prenez pour donner à un enfant une tare physique ou mentale, même si vous faites ça en douceur avec des drogues, c’est de la maltraitance, c’est un crime puni par la Loi. Mais si un enfant nait avec des tares physiques ou mentales, vous prétendez que cet enfant n’a pas été maltraité, que c’est une simple erreur de la nature !!!

Vous prétendez que cet enfant n’a pas à se plaindre de ses parents qui l’ont créé, qui l’ont mis au monde alors qu’ils savaient pertinemment, consciemment, que cette éventualité existait de le faire naitre taré… !!!

Vous prétendez que cet enfant est un être humain sans droit, qu’il n’a même pas celui de naitre normal !!! L’existence ne sert à rien, qu’à celui qui existe déjà et est conscient de cette existence. Pourquoi faire exister une personne ayant la plus infime possibilité de souffrir ?

C’est un immense mystère pour moi. La nature a inventé la conscience et la croyance pour empêcher la conscience d’être trop consciente ?

La Vie ne pense pas, elle n’existe que par reproduction. La croyance bloque la surempathie qui conduit à la non-reproduction, et fausse les explications réalistes du monde au profit de contes de fées.

La création d’une existence qui a la moindre malchance de naitre avec une tare physique ou mentale ou encore la moindre malchance d’avoir une vie lamentable, alors que cette création ne sert qu’à ceux qui existent déjà, est l’oeuvre d’un idiot ou d’un sadique. Les animaux sont idiots, les humains conscients d’une maltraitance prénatale éventuelle sont des sadiques.

Il n’y a ni dieu ni diable, ni un ni plusieurs. Mais par rapport à un dieu (supposé bon et juste) qui nous aurait créés inférieur à lui dans tous les domaines, nous serions des handicapés physiques et mentaux.

En nous créant handicapés de naissance ce dieu serait donc un maltraitant d’enfants. Il serait donc bien un grand et ignoble sadique, et un infâme esclavagiste, puisqu’un être créé est créé pour servir.

L’évolution a produit la fonction mentale croyance pour brider notre raison qui nous dis que la vie ne sert à rien, jamais. Contraints à pratiquer le jeu de la Vie et le jeu social que nous n’avons pas choisi, nous avons le droit, et même le devoir de nous révolter pour que cela cesse.

La Loi telle qu’elle est, nous autorise à poursuivre nos parents si nous sommes maltraités, nous le sommes constamment. La société est complice. Sur le pack de 350 000 naissances du jour, 30% des bébés naissent handicapés (anormaux) (et 100% de ces bébés-objets sont handicapés comparés aux adultes).

Les humains doivent se fournir ailleurs chez un autre grossiste ou mieux qu’ils cessent de procréer. Les gouvernants et les parents sont répugnants de penser que ces 30% ne sont que des dommages collatéraux.

La Vie existe par reproduction à l’identique ou non, cela n’a pas d’importance, pourvu que la Vie existe et produise de la vie dans un cercle vicieux, et même très vicieux quand on cherche à comprendre l’utilité de cette existence. C’est là que le problème empathique et égoïste se pose.

Quand on a un gros cerveau on doit se demander égoïstement si la vie est utile pour soi (« être ou ne pas être » et « la vie vaut-elle la peine d’être vécue »), et bien entendu l’empathie pose la question de pourquoi oser faire exister une autre personne avec tous les risques de l’absence de maitrise de la création d’une existence, car après tout:

« La fabrication d’une existence, la procréation, ne sert que ceux qui existent déjà, et personne ne maitrise cette fabrication faite à l’aveugle ».

C’est là que la fonction mentale a dû apparaitre, pour bloquer ce type de raisonnement. Comment profiter à la fois d’un gros cerveau et continuer d’engendrer des enfants avec tous les risques que ça implique pour la personne créée ? Il n’y a pas de morale dans la création d’une existence…

Pourquoi une femme veut-elle devenir maman et pourquoi un homme veut-il devenir papa en faisant prendre des risques immenses à celui qui sera leur très cher bébé ?

Même si vous créiez une existence en lui donnant la santé parfaite, l’intelligence et le pouvoir, le paradis et l’immortalité, il n’y aurait que pour votre utilité personnelle qu’elle serait créé. Ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas capable de savoir ce qui va sortir de votre ventre à surprise Madame, vous ne maitrisez rien de cette création, juste le déclenchement.

Une existence ne demande jamais à exister, et certainement pas dans les conditions déplorables qui lui sont offertes sur Terre, où elle doit de façon ahurissante gagner son existence, payer les dettes de ses géniteurs et les dettes sociales contractées avant sa naissance, et garantir la retraite de ses géniteurs et associés.

Et toute cette incroyable stupidité reproductive galopante pour faire de la planète un enfer ! C’est à mourir de honte de savoir que j’ai le moindre rapport avec ça…

Il y a nécessairement une différence entre un être humain résultant d’une création, et un humain résultant des seuls mécanismes de l’univers. Dans le premier cas, nous sommes créés avec des fonctionnalités décidées par notre constructeur, et dans le second nous sommes des éléments de l’univers adaptés à lui parce que nés de lui, mais sans aucune intention.

Ces deux entités ne peuvent être identiques. Depuis des milliers d’années, nous vivons en nous croyant des êtres supérieurs. Nous sommes éduqués par nos parents et nos sociétés comme des enfants divins, moi, personnellement, je n’ai aucun pouvoir particulier, je ne suis pas télépathe, et ne possède aucun libre arbitre.

J’aurais aimé être éduqué comme tel. L’humanité a besoin de remettre tout à plat, de la naissance à la mort. Il faut tout remettre en cause, l’éducation, la Justice, la gouvernance, etc.. Tout est fait selon le premier schéma, il faut tout faire selon le second schéma.

Aujourd’hui, des millions de personnes sont stockées en prison parce que nos justices ont décidé que d’après le premier schéma elles étaient responsables. C’est infiniment stupide de créer un humain, de le mal éduquer, et de l’enfermer en le punissant pour des fautes de création et d’éducation dont il n’est pas responsable…

Pourquoi en inventant la croyance la Vie a-t-elle eu besoin de nier son propre fonctionnement qu’est l’évolution matérielle et culturelle ?

Réponse probable: “Nous sommes cuits à point pour comprendre qu’il est temps de s’arrêter de détruire, et nous sommes capables de fabriquer une vie sans souffrance, qui n’a pas besoin pour vivre de manger la vie.”

L’idiot fait ce que son propre corps lui demande, lui commande, sans se préoccuper de l’autre. L’idiot crée une existence et pour se disculper auprès de cette personne il rationalise son geste en inventant des sornettes.

S’il n’y avait qu’une seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ? »

Faim
E. Berlherm (Déc. 2015)

(Pour ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici  https://youtu.be/qOd5VwgyeZs)


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