« Toutes les
violences sociales ont une seule base, l’obligation d’exister,
qui est déjà, en soi, la plus grande des violences sur autrui. »
La moralité sans la
recherche de la vérité sur la réalité du monde, la réalité des
faits qui sont des vérités en eux-mêmes, donc sans la vérité sur
la réalité de l’être humain, de sa pensée en particulier, n’est
pas de la moralité.
La Vie est produite
mécaniquement par l’univers qui n’est lui-même qu’un grand
mécanisme. Il n’y a rien d’extraordinaire dans la Vie pas plus
que dans notre existence humaine.
Notre incompréhension,
de la production mécanique de la Vie par l’univers, et de ce que
nous sommes plus particulièrement, donc, cette incompréhension
n’est pas une marque de notre complexité ni de notre splendeur,
mais plutôt de nos facultés mentales limitées.
Il a fallu plus de 2
milliards d’années d’évolution pour que la Vie invente des
êtres qui inventent la morale. C’est dire à quel point la morale
n’intéresse pas la Vie (Vie avec un V majuscule). La morale est
d’ailleurs contreproductive pour la Vie qui n’a besoin que de
réplication, et pas d’êtres pensants.
À partir du moment où
un être pensant (moi, par exemple) imagine que la Vie n’a aucune
utilité et que d’après les principes moraux inventés par la Vie
elle-même, puisque j’en fais partie, il vaut mieux ne pas se
répliquer pour éviter de créer des êtres sensibles donc
potentiellement souffrants, malheureux, etc.
Eh bien, dès ce moment,
on peut affirmer que la Vie s’est fourvoyée en créant mon
existence et celle des êtres semblables capables de comprendre cette
longue tirade.
L’Univers n’a pas de
morale, la Vie n’en a pas plus. La Vie n’a qu’une seule Règle
qui est la reproduction de n’importe quoi, n’importe comment,
n’importe quand, n’importe où, si les conditions s’y prêtent.
Il ne peut y avoir aucune
morale derrière le fait que la vie mange la vie, et ce depuis des
milliards d’années, en commençant par la phagocytose, puis le
« biovorisme » (mangeur de vie) chez les multicellulaires
dont nous sommes.
Il n’y a aucune morale
dans le fait qu’une vie ne puisse pas elle-même synthétiser à
partir de l’inerte les molécules qui lui sont nécessaires, mais
doit les voler à d’autres vies sensibles, et elles-mêmes
contraintes d’exister.
La vie n’est pas morale
puisque la vie impose la vie avec n’importe quel corps dans
n’importe quel milieu et n’importe quelle condition pour des
durées très variables et toujours trop longues pour ceux qui
n’apprécient pas ou trop courtes pour ceux qui se débrouillent
mieux.
Il parait normal
d’affirmer qu’il faut nettoyer le monde avant d’y installer son
enfant, ce qui semble signifier qu’installer un enfant dans un
monde malsain n’est pas très moral. Mais si c’est le cas comment
pouvez-vous envisager de créer une existence malsaine, c’est-à-dire
créer un enfant avec des tares physiques ou mentales ?
Où est la différence ?
N’est-ce pas aussi immoral ? N’est-ce pas en fait infiniment
plus immoral ? Concevoir un enfant handicapé physiquement ou
mentalement, n’est-ce pas comme de handicaper, volontairement ou
pas, votre enfant après sa naissance ?
Pourquoi la Loi ne
sanctionne-t-elle que le second cas alors que concevoir demande
encore plus de responsabilités plus de questionnements que d’élever
son enfant ? Que vaut-il le mieux ? Installer un enfant
sain dans un monde malsain, ou un enfant malsain dans un monde sain,
ou pire encore un enfant malsain dans un monde malsain ?
Comment osez-vous parier
sur la santé de l’enfant que vous créez ?
La morale est une
construction culturelle, elle n’a aucune assise innée, pour la
raison que les humains naissent vierges de signification culturelle.
À la naissance chaque être est introduit dans une culture
existante.
Culture qui va poursuivre
son évolution, évolution ancienne dont l’origine est la première
cellule vivante. Personne ne peut défendre l’idée que les
individus fabriqueraient de la culture simplement par organisation
génétique avec la division cellulaire, personne ne peut défendre
l’innéité de la morale.
Toutes les espèces
animales ont-elles une morale ? Pourtant elles ont des conduites
similaires aux nôtres. Le comportement de la fourmi dévouée à sa
fourmilière est-il moral ou résulte-t-il de mécanisme ?
La culture morale, comme
tout le reste de la culture, s’imprègne en nous en fonction de nos
activités dans notre milieu. Nous acquérons une culture selon le
milieu et les gens qui s’y trouvent. Si le seul milieu est la
nature, alors, la culture résultera des seules activités
musculaires et des sensations captées de ce milieu.
La morale provient d’une
signification donnée à des comportements stéréotypés, la
signification étant elle-même quelque chose de flou et lié à nos
expériences.
Puis-je moralement ou
éthiquement fabriquer une existence, donc contraindre quelqu’un à
exister ? Non, évidemment, je ne le peux pas.
Puis-je arbitrairement ou
dictatorialement fabriquer une existence, donc contraindre quelqu’un
à exister ? Oui, c’est facile, une femme le peut (si elle
trouve un spermatozoïde pour associer à un ovule dans son utérus)
et un homme le peut également (si une femme lui prête utérus et
ovule ou s’il peut la contraindre).
La création d’une
existence n’est pas une action morale puisque cette
« non-existence », qui n’a rien demandé, est créée
uniquement pour ceux qui existent déjà par ceux qui existent déjà.
Et comme cette création n’est pas maitrisée, elle est le comble
de l’immoralité et de l’amoralité.
Il faut être soit animal
ou idiot, soit négrier, voire sadique, pour créer une existence qui
n’a rien demandé dans des conditions qui ne sont pas maitrisées,
aussi bien la création de l’existence elle-même que le toboggan
de la vie que va emprunter cette existence pour finir par périr.
Vous leurrez les enfants.
Vous leur parlez d’amour, mais les aimez-vous ? Les croyants
ont inventé paradis et éternité pour se justifier, comme prétexte
et excuse à la courte vie de misère sur Terre qu’ils offrent à
leur progéniture.
Le plus aberrant est
qu’ils leur proposent l’enfer, et ça, ce serait extrêmement
amusant s’il y avait de quoi rire à la création d’une existence
qui n’a aucun moyen pour empêcher les créateurs d’agir.
Le Mal nécessaire pour
que la vie existe, mais pas nécessaire pour l’intelligence, est
toujours présent de façon sous-jacente et souvent inconscient, mais
présent tout au long de la vie de chacun, ce qui induit tous les
conflits et tous les types de conflits.
Car personne n’est
réellement abusé par l’obligation d’exister imposée par les
parents à la demande sociale, et avec sa complicité étroite
(exemple : hôpitaux, cliniques, sagefemme, obstétricien,
allocation familiale, crèche, etc.)
La première chose à
expliquer à vos enfants, est comment vous pouvez parler de morale,
de respect, et de Droits de l’homme puisque vous leur avez imposé
d’exister dans ce monde malsain et guerrier alors que vous ne
maitrisez même pas la procréation ?
Comment allez-vous
expliquer à l’enfant l’obligation d’exister alors que lui-même
n’a pas demandé à exister ? Comment allez-vous lui expliquer
l’obligation d’exister avec un corps débile (handicap plus ou
moins lourd) ?
Comment allez-vous lui
expliquer l’obligation d’exister avec un esprit débile (QI
inférieur à cent) ? Comment allez-vous lui expliquer
l’obligation d’exister avec des parents pauvres, des parents
débiles, des parents chômeurs ?
Comment allez-vous lui
expliquer l’obligation d’exister dans un taudis quand d’autres
naissent dans un château ? Comment allez-vous expliquer
l’obligation d’exister dans l’inégalité de naissance et
comment allez-vous le dédommager de ses handicaps sociaux et
individuels, alors qu’il n’a pas demandé à exister ?
Comment allez-vous lui
expliquer à cet enfant, sans mentir, honnêtement, en respectant la
morale que vous voulez lui inculquer, tous ces points et bien
d’autres ?
Comment allez-vous lui
expliquer que le pays inventeur des Droits de l’homme ne respecte
pas l’interdiction de mise en danger délibérée de la vie
d’autrui, en le contraignant à exister alors que personne ne
maitrise la procréation, la création de son existence, celle de
l’enfant qui n’a pas besoin d’exister, sauf pour le désir des
parents et les besoins sociaux, mais pas pour le sien ?
Comment allez-vous
expliquer l’obligation d’exister, à cet enfant handicapé, que
vous ne pourrez jamais le dédommager de l’existence débile que
vous lui proposez pour rien ?
Même s’il y avait un
dieu, il ne faudrait pas savoir, et surtout ne pas dire qu’il y en
a un. Il ne faudrait pas savoir ni dire qu’il y a l’éternité,
le paradis et l’enfer. Car les premiers doivent se mériter, se
gagner, sans hypocrisie, sans le savoir, par simple attitude
personnelle. La bonne conduite d’une vie doit être acquise sans
raison, et surtout sans carottes et sans bâtons.
Or, « La création
d’une existence ne sert que ceux qui existent déjà… » Et
d’ailleurs, si un dieu voulait vous attirer dans son paradis,
pourquoi un diable ne voudrait-il pas vous attirer dans le sien de
paradis, que l’autre, ce dieu malin et politicard, naturellement
appelle enfer ?
Que vaut la Morale d’un
Dieu qui fabrique un être humain, cet être si débile et faible par
comparaison à la divinité, qu’il vaut relativement moins qu’un
microbe ? N’est-il pas un handicapé de la Création divine ?
Que vaut l’omnipotence
d’un dieu qui crée un être si chétif ? Pourquoi un être
fabriqué de toute pièce, sensible, souffrant, mortel, aurait-il des
devoirs envers l’ingénieur qui le construit avec toutes ses
caractéristiques débiles ? Oui, que vaut « sa »
Morale ?
La morale religieuse et
l’éthique laïque veulent lutter contre la souffrance et la misère
humaine, c’est du moins ce qu’elles prétendent. Mais si c’est
le cas pourquoi ne veulent-elles pas se rendre à l’évidence que
misère et souffrance commencent par la création d’une existence ?
Il est pourtant facile de
comprendre que la création d’une existence n’est utile qu’aux
personnes qui existent déjà. Ceci est une vérité absolue.
Pourquoi ces personnes avides de morales pour elles-mêmes n’en
ont-elles aucune pour cet enfant, leur propre enfant ?
N’est-il pas facile de
comprendre que : pas de vie, pas de risque, pas de vie pas
d’enfer, ni sur Terre, ni ailleurs…
Le plus ignoble est de
lui proposer en plus de cette mort déjà terrible en soi, le choix
de l’enfer ou du paradis, alors que si cette existence n’avait
pas été créée rien n’aurait pu lui arriver.
Il est totalement idiot
de penser qu’un être omniintelligent s’amuse à proposer de tels
choix et conditions de vie à des êtres qu’il crée lui-même
faibles, débiles, sensibles, potentiellement souffrants, etc.,
moins que des microbes
comparés à lui le Parfait Omnitout, pour les installer sur un
toboggan plein de pièges et de dangers se terminant par une mort
souvent horrible même pour les plus innocents.
D’ailleurs, tous les
humains sont innocents d’exister et de devoir vivre sans libre
arbitre et sans omniintelligence. Sans omniintelligence on ne peut
être responsable de quoi que ce soit… S’il y avait un être
omniintelligent, il serait le seul responsable de la gabegie de son
monde.
(Il faut trancher,
Messieurs les scientifiques, si ce dieu est un fait, il est
analysable scientifiquement. Il faut trancher, car un être humain
n’est pas identique s’il est créé par une divinité ou résulte
du fonctionnement de l’univers.)
Les religions, les
idéologies, le patriotisme, ont été fait pour nous empêcher de
revendiquer nos droits à une vie saine, équitable, raisonnable,
et pour nous interdire de
simplement poser des questions sur la raison de notre existence qui
n’a pas d’autre cause que le service de nos géniteurs et de
leurs complices sociaux, complices, car la création de nos
existences est pourtant un crime selon leurs propres lois.
Quand Madame crée, c’est
à l’aveugle, au hasard, sans savoir quel type de personne va être,
physiquement et mentalement, l’être qu’elle génère.
La Vie est une loterie.
L’enfant est le résultat d’un jeu de roulette russe dont il est
victime de toute façon. Sexe, QI, santé, corpulence, tares
physiques et mentales, sont les divers logements pour les balles du
barillet du révolver qui va servir à ses parents pour le mettre au
monde.
Si la morale était innée
(intéressant cette innéité), pourquoi y aurait-il des éducateurs
religieux et laïcs enseignant ce que sont le bien et le mal, la
bonne et la mauvaise conduite, l’éthique ?
Les humains ne résoudront
jamais leurs problèmes de morale et d’éthique s’ils ne
réfléchissent pas à la question de la création d’une existence,
à la sécurité absolue de l’enfant, à sa santé, à son
bienêtre, à son introduction dans la société sans son accord,
à son éducation sans
son accord, et à lui faire savoir sans manœuvre mentale qu’il est
sur la planète par simple désir de deux personnes qui aurait pu
tout aussi bien ne pas le fabriquer.
Mais n’oubliez surtout
pas de lui expliquer pourquoi il est né handicapé !
*[L’obligation
d’exister implique le fait de ne pas être responsable d’exister.]
Pour conclure, je répète
la phrase initiale :
« Toutes les
violences sociales ont une seule base, la contrainte
d’existence, qui est déjà, en soi, la plus grande des violences
sur autrui. »
S’il n’y avait qu’une
seule question, que toutes celles, qui désirent fabriquer une
nouvelle existence, devaient se poser, elle devrait être celle-ci :
« Maintenant que
j’ai fabriqué un être souffrant, comment défaire la
souffrance ? »
Faim
E. Berlherm (Nov. 2015)
(Pour
ceux qui préfèrerait écouter ma douce voix ou parce que Maman/Papa
volontairement et Dame Nature involontairement leur ont imposé une
vue déficiente vous pouvez écouter ce texte sur YouTube, ici
https://youtu.be/vhIDH_YMjm8)
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